10 Punchlines de slashers sur la NBA… dans le Rap français

Aujourd’hui, nous allons analyser 10 de mes punchlines préférées dans le Rap français. 10 punchlines qui parlent de la NBA évidemment.

Au programme : Sneazzy, Alpha Wann, Gradur et bien d’autres encore. N’espérez pas retrouver Ninho dans cet exercice, lui qui avait lancé un catastrophique « 3 points switch comme Shaquille O’Neal ».

Prenez votre plus belle plume et lâchez vos meilleures références, on est parti.  


Number one :  

« Faut que le bénéf triple, double comme Russell à Oklahoma », Alpha Wann dans « Langage Crypté ».

Don Dada nous lâche une punch savoureuse sur le meneur d’OKC. Ici, il compare ses envies de richesse et de réussite aux statistiques hallucinantes de Westbrook. L’artiste souhaiterait voir ses bénéfices doubler ou tripler et compare cela aux nombreux triples-doubles du basketteur. En effet, Russ West est d’une régularité ahurissante dans ce domaine depuis trois ans. En se comparant à lui, Alpha indique qu’il souhaiterait voir ses revenus augmenter de manière régulière et significative, à l’exemple de Russell qui ne semble pas avoir de limite quand il s’agit de battre des records. Au niveau « money », Alpha a fait le bon choix pour sa punchline, on rappelle que le « glouton  au numéro 0 » a signé un contrat de 205 millions de dollars sur 5 ans. Le bénéf d’Alpha devra plus que tripler à ce rythme là. 


Number two :

« Mets des coups de couteau à la gorge comme Paul George sur le parquet », Gradur dans « Beef ».

En février 2015, le phénomène du moment, Gradur, sortait son premier album : « L’homme au bob ». Etant un artiste trap, on ne peut pas aller très loin dans l’analyse de la punchline de Gradur, d’autant que Paul George n’a jamais été un dirty player. Citer Zaza Pachulia ou Bill Lambeer aurait été plus pertinent de la part du rappeur de Roubaix. On rappelle qu’en 2014, Paul George emmenait en Finale de Conférence, une équipe d’Indiana première à l’Est, devant le Heat de James-Wade-Bosh. On ne comprend donc pas de quels coups de couteau parle Gradur. Autre bémol, au moment de la sortie du morceau, PG13 était en convalescence suite à sa terrible blessure avec Team USA lors de l’été 2014. L’album de Gradur m’avait tellement marqué à l’époque que je me suis senti obligé de la mentionner. 


Number three :

«  La casserole dans la cuisine c’est pas pour faire du riz, j’suis Steph Curry dans le money time. Je raconte jamais mon dos dans les commentaires, je suis pas comme tous ces conénards de Facebook. Je sais qu’tout ça est éphémère mais avant qu’on m’enterre, j’arrive comme un tomar de Westbrook. Derrick Rose j’suis dans la raquette, tu tiens pas la route quand tu prends ton virage », Sneazy dans « Amaru ».

Dans l’un des plus gros bangers de 2016, SNZ nous lâche une punch incroyable où il enchaîne sur trois phases succulentes, mêlant flow rapide et MVPs. Dans un premier temps, il utilise le surnom du meneur de Golden State (« Chef Curry ») pour rappeler qu’il ne cuisine pas (de riz), mais qu’il se rapproche plus d’un « cook » à la Breaking Bad. Ensuite, l’artiste se permet une petite critique envers ses haters. Il les prévient qu’il ne faudrait pas trop le faire chier sous peine de se prendre un wagon de TGV dans la tête. Dans le jargon basket, cela équivaut à un dunk de Westbrook. Enfin, Sneazzy termine tout ça, en comparant sa vitesse d’exécution à celle de Derrick Rose, un des meneurs les plus vifs de l’histoire. Il conclut en appuyant sur le fait que son adversaire ne peut pas tenir la route. L’ancien membre de 1995 nous a donc proposé une punchline explosive et sensée, qui m’a chauffé dès la première écoute. Pour moi, c’est l’une des meilleures punchlines sur la NBA dans le Rap français. Le flow est fou, les références sont faciles mais très efficaces et en plus, la phrase a du sens. Chapeau. 


Number four :

« Sur l’terrain j’mène le jeu comme John Stockton. Toujours frais comme si j’étais né à Stockholm » Jok’air dans « Big Daddy Jok ».

Le Jok’air gratte une punchline qui lui correspond à 100% : elle est simple, efficace et on comprend directement ce qu’il veut dire. Dans un premier temps, il se prétend être aussi bon gestionnaire que Stockton. Sur un terrain de basket, ça m’étonnerait, mais sur scène, aucun doute. Le rappeur termine le travail en évoquant son physique plutôt avantageux et compare son style frais et toujours soigné au climat de la capitale de la Suède. Je vous l’avais dit : c’est simple mais ça fonctionne totalement. 


Number five :

« Points d’suspension, Stephen Curry » Damso dans « B.#QuedusaalVie ».

Le rappeur Bruxellois ponctue un gros couplet par cette punchline hyper efficace. Il laisse son couplet monstrueux en suspens, comme pour dire qu’il pourrait continuer de détruire des MC à l’infini. Il y a trois points de suspension, il évoque le meilleur shooteur à 3 points de l’histoire pour clôturer sa phrase. Il termine donc son couplet par une action spectaculaire, par un shoot… en suspension. La boucle est bouclée. Le rappeur nous a démontré que l’on pouvait faire une punchline de cinq mots pleine de sens. Par ailleurs, Damso a écrit plusieurs punchs à propos de la NBA, notamment dans « quedelavie » : « J’la joue Kevin Garnett, Minnesota, KG ». 


Number six :

« Comme Tony P j’ai les rings, ma main est bien trop lourde » Mister V dans ‘Top Album ». 

Mister V étant un gros fan de NBA, il mentionne souvent les joueurs qu’il admire dans ses morceaux (Reggie Miller et Kobe Bryant par exemple) et se permet ici une petite comparaison avec son idole, Tony Parker. Yvick songe alors à tous les titres et les bagues que le meneur français a remportés dans sa carrière. Il se compare à TP, non pas pour son talent sur le terrain, mais plutôt pour ce que concerne les « rings », l’argent, la fame et un côté bling-bling qui correspond au Rap. Mister V peut aussi faire référence à sa rencontre avec Parker, lors de laquelle il avait pu porter une des ses bagues de champion. J’aime bien cette punch, qui nous rappelle que Tony Parker est un joueur. En plus, cette phrase introduit le refrain, que demander de plus ? 


Number seven :

« Je mets la pression comme Steph’ Curry pendant les Playoffs, tu sais comment je procède le négro sac va les crosser avant la quatrième période. » Alpha Wann dans « Playoffs Freestyle ».

Encore une punchline de Philly Flingo, qui est très doué pour les punchlines NBA et sûrement le plus prolifique. Alpha compare la pression qu’il met aux autres rappeurs à celle que met Curry aux autres joueurs pendant des playoffs, notamment lorsqu’il se mue en défenseur plus que correct. Il pourrait aussi parler de la pression que Curry avait mise sur des équipes comme les Spurs en 2013 ou les Clippers en 2014 avant que les Warriors ne deviennent une machine à gagner des matchs. Curry avait réalisé de gros matchs, mettant alors la pression sur les favoris du moment. Enfin, Alpha Wann indique qu’il sait déjà comment le match va se terminer, par un cross sévère de Steph soit une punch puissante du Don Dada. Une phrase pleine de sens, encore plus aujourd’hui quand on sait qu’elle a été écrite quand Steph n’avait qu’un seul titre dans son palmarès. 


Number eight :

« Mon gava luxe me met en connexion avec des grands de Brooklyn. On recommence à me sucer, l’impression d’être un genre de rookie. » Sneazzy dans « N17 ».

Sneazzy explique dans un premier temps qu’il a le bras tellement long qu’il rentre en contact avec des MCs de Brooklyn. On pense alors à Jay-Z, en partie propriétaire des Brooklyn Nets. Toujours dans son délire d’égotrip, SNZ nous régale avec ce genre de punchline légère, qui le met dans des situations plaisantes : money, femmes, relations et fame. Il évoque d’ailleurs la fame et la hype dans la seconde partie de la punchline, en se comparant à des rookies qui, à leur arrivée en NBA, ont une hype phénoménale et sont parfois mis plus en avant que des stars déjà en place dans la ligue. Zion Williamson en est le meilleur exemple cette année. Une punchline typique de Sneazzy qui comme d’habitude, ne met pas son égo de coté. 


Number nine :

« Plus de défauts qu’une fausse Jordan. D’ailleurs, tout le monde porte des Jordan. J’veux plus jamais porter de Jordan. J’veux juste devenir Michael Jordan. » Orelsan dans « En Boucle ». 

Dans le dernier album des Casseurs Flowters, Orelsan lâche tout une phase où il parle d’une de ses passions, le basket et surtout de Michael Jordan. Comme à son habitude, il se rabaisse dans son texte et explique qu’il est pire qu’une contrefaçon ; généralement mal faite, fragile et peu soignée. C’est une manière de dire que son apparence n’est pas ce que l’on croit. Ensuite, il critique le côté mainstream des chaussures Jordan. En utilisant « d’ailleurs » on comprend qu’il se fait une remarque, quand lui était fan de MJ, seuls les vrais fans portaient des Jordan. Aujourd’hui, la marque du Jumpman est l’une des marques de sneakers les plus rentables de la planète. Il rejette le côté mainstream de la chaussure et s’attaque donc directement au n°23 des Bulls en voulant prendre sa place. Il voudrait être le meilleur, tout simplement. Cette phase me fait penser à la chanson « Wing$ » de Macklemore où un enfant découvre qu’il n’est pas le seul fan de Jordan et perd la passion qu’il avait pour le joueur.


Number ten :

« Précis comme Bond James, Ici j’suis Brown James. Indécis, t’apprécie Messi ? J’suis le génie Lebron James » Oli dans « L’héritage ».

Oli utilise cette punchline pour se comparer aux meilleurs dans chaque domaine : James Bond, personnage emblématique du cinéma, James Brown, l’un des plus grands artistes du XXème siècle. On note surtout sa référence à Lionel Messi et LeBron James, les prodiges considérés comme les meilleurs de leur sport, voire les meilleurs sportifs de l’Histoire. Oli se compare à ces deux monstres car tous deux ont débuté une carrière professionnelle très tôt et ont dominé leur sport. Oli n’avait que 16 ans quand il a écrit ce texte. On peut trouver de meilleurs punchlines que celle-ci, notamment chez Alpha et Sneazzy (oui encore eux) mais j’avais envie de changer et de parler de cette phrase plutôt sympa pour un kid de 16 ans. 


Les Punchs bonus :

« Violet, la couleur du papers, le commerçant n’a pas la monnaie. Moula, moula, couleur Lakers, n’en mets pas trop, tu s’ras sonné » Zola dans « Papers ». Rien de bien exceptionnel dans cette phrase de Zola mais j’ai adoré ce feat avec Ninho, que je recommande d’ailleurs. C’est la petite mention qui fait plaisir. 

« Dans mon domaine je suis nommé brillant comme Kobe », comme à son habitude Django utilise des références culturelles pour finir sa punchline. Habitué aux figures de style en rapport avec les films ou les mangas, il utilise ici une comparaison avec Kobe Bryant. En plus l’adjectif « brillant » sonne presque comme Bryant. Une punchline 100% Django. 

« Modestie m’impressionne, mais le truc que j’affectionne, c’est le culte de ma personne un peu comme Iverson ». Sameer Ahmad se compare à l’iconique Allen Iverson. Punchline plutôt bien trouvée, en espérant qu’il ait le même impact culturel que The Answer.

Romain Basquin

Je déteste Kevin Durant.

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