
Chez Dunkiin, on s’est consacré à la ville verte, la ville la plus titrée du sport américain, la capitale du Massachussetts, la ville d’Harvard ou encore plein d’autres périphrases qui évoquent simplement Boston. Entre l’article concernant la culture musicale dans chaque ville de Joseph et un article sur la vie des fans à venir, on s’attaque aujourd’hui au jersey qui trône le plus fièrement au plafond du TD Garden. Larry Bird, Larry l’oiseau, Larry Legend… un joueur pas banal qui a rendu aux Celtics leur gloire des années 60. 13 longues saisons pour la maison verte avec un bilan magnifique : une moyenne de 24pts/10rds/6ast, 12 fois all-star, 3 fois MVP, 3 fois champion et 2 fois MVP des finales. Grace à sa rivalité avec Magic Johnson il a redoré le blason de la NBA, sali par des affaires de toxicomanie et en perte de vitesse médiatique. Des performances sportives exceptionnelles, un personnage emblématique et étrangement charismatique et des déclarations légendaires : découvrons un peu plus Larry Bird avec ses meilleures punchlines.
NUMÉRO 1
On commence avec sa plus connue probablement et d’une efficacité redoutable. En ce soir de février 1988 ( le 6 pour être exact ), les participants du concours à 3 points s’échauffaient tranquillement et vit entrer Larry Bird. Ce dernier lança à tout le monde « je viens juste voir qui va finir deuxième ». Il ne prit même pas le temps d’enlever sa veste de présentation pour être plus à l’aise et se mit à filocher comme personne. Larry remporta son troisième concours en autant d’année. Tout doux Larry, tout doux. Pour répondre à Bird c’est donc Dale Ellis qui finit deuxième.
Pour rester dans le domaine du 3 point contest, deux ans plus tard Craig Hodges remporte son premier concours. Larry Bird n’étant plus participant depuis l’année précédente, les journalistes demandent à Hodges si cette victoire n’avait pas moins de saveur. Craig sur un nuage répond « il sait où il peut me trouver ». Larry entendit sa déclaration et répond « au bout du banc des Bulls ». Tu aurais du redescendre Craig.
NUMÉRO 2
Reggie Miller un des plus grands trashtalker de la ligue. Mais il me semble bien qu’étant rookie il n’avait bien compris le principe. Déjà il s’en était pris à Michael Jordan dans un match de pré-saison qui faisait une première mi-temps désastreuse. Reggie est à 10 points à la mi-temps pour 4 pour MJ, Miller commence son bla-bla. Résultat du match : MJ finit à 44 points et Reggie 12. Jordan lui répondit alors « never talk to black Jesus like that ». Il n’a plus jamais essayé de trashtalker Jordan.
Pourtant, durant la saison ( rookie, 1987-1988 ) Reggie essaya de déstabiliser Larry Bird qui s’en allait sur la ligne des lancers francs. Miller parlait, encore et encore et tentait tout pour le déstabiliser. Larry rentra son premier lancer et se tourna vers son vis-à-vis de la soirée : « Rookie, je suis le meilleur shooters de toute la putain de ligue et t’es là à essayer de me parler ? ». Reggie a vraiment du apprendre à s’en prendre à moins fort que lui…
NUMÉRO 3
Encore une anecdote de génie : le 14 février 1986, Larry décida de jouer un match contre Portland uniquement avec sa main gauche ( évidemment il était droitier ). Il termina le match avec 47 points, 14 rebonds, 11 passes décisives et le game winner. Il ne parla pas du match et laissa sa patte gauche s’exprimer à sa place. Qu’on soit d’accord, faire ça devrait être puni par la loi comme atteinte à l’intégrité morale d’un groupe d’individu.
NUMÉRO 4
Je ne vais pas décrire la situation, je vais laisser Magic Johnson s’exprimer « j’étais blessé […] Larry vient me voir pendant l’échauffement et me dit : « ne t’inquiète pas Earvin, je vais faire un show rien que pour toi ». Je crois qu’il a marqué 40 points et n’a raté que 2 tirs. Tu le voyais arriver avec sa démarche et ses cheveux blonds au vent, et tu savais que ça allait être une longue soirée ». Le mec annonce et laisse son meilleur ennemi constater les dégâts du banc… cruel.
NUMÉRO 5
Chuck Person est sûrement celui qui s’en est pris le plus à Larry Bird et inversement, les deux larrons adoraient se montrer qui était le roi ( évidemment pas de doute ici c’était Larry). Au delà des déclarations les deux joueurs avaient un énorme respect mutuel. Le 26 décembre 1990, the rifleman ( surnom que Person s’est auto-attribué) déclare que ce soir il va « chasser de l’oiseau ». Le match est ultra dominé par les celtes, et Larry reçoit la balle dans le corner devant le banc des Pacers où est assis son adversaire du soir. Il shoot et lui lance un « Merry fucking Christmas » au moment où la balle traverse l’arceau.
NUMÉRO 6
Un soir de 1988 les Celtics jouaient face aux Pistons, la grosse rivalité de l’Est à l’époque. Rodman avait pour mission de défendre sur Larry Legend. The worm s’en prenait à cœur joie et le collait comme un chien. Larry demande alors la balle en disant « je suis ouvert, passez moi la balle avant que quelqu’un ne le remarque ». Larry reçoit la balle et met un gros shoot sur la tête de Rodman. Bird va voir Chuck Daly ( coach des Bad boys) et lui dit « tu devrais sortir ce gars et mettre quelqu’un pour défendre sur moi, car c’est trop facile quand je suis ouvert comme ». On rappelle que Rodman était littéralement collé à lui et qu’il s’agit d’un des meilleurs défenseurs extérieurs comme intérieurs de tous les temps.
NUMÉRO 7
En 1987, Ben Poquette, alors joueur des Bulls va prendre tarif, mais alors vraiment. Il se voit attribuer la mission de défendre sur Bird. L’ailier devient alors fou et déclare « Ben Poquette ? Tu te fous de ma gueule ? », il finit le match avec 41 points et déclare en fin de match « peu importe qui me défendait, noir, jaune, rouge importe. Je ne voulais juste pas un blanc pour me défendre. C’est du manque de respect envers mon jeu ».
Larry parlait énormément mais chaque déclaration était assumée et les résultats suivaient sur le terrain. Peu d’athlète peuvent se vanter d’avoir autant parler mais aussi d’avoir autant gagner que Larry Legend. À partir du moment où tu trashtalk à tous les matchs et que tu as battu les Lakers de Magic, les Rockets des twins towers, les Sixers de Malone et Erving, les Bulls de Jordan, les bad-boys, les Blazers de Drexler… c’est que tu as toujours assumé. Ce qui est d’autant plus fascinant avec Bird c’est le fait qu’il ait réellement tout compris au basket en devant par la suite de sa carrière coach of the year et dirigeant de l’année. D’autres anecdotes sont notamment à retrouver dans le livre de trashtalk qui est très bien fourni en pépite de ce style et qu’on vous conseille de dévorer si ce n’est pas déjà fait.
Mais au delà de l’immense champion et le trashtalker de génie qu’était Larry, il a également eu un impact primordial sur la NBA. Sa rivalité avec Magic et les nombreux duels au sommet ( trois affrontements en finale NBA durant les 80’s ) a permis à la NBA de devenir la grande ligue puissante qu’on connaît aujourd’hui. Ces deux joueurs que tout opposait a permis à la NBA de tourner une bien sombre page qu’était les années 70. En effet la NBA sort de sa pire période, les premières stars qu’étaient Wilt, Russell, Robertson, West vont tous prendre leur retraite et vont laisser Kareem-Abdul Jabbar. La lige est touchée par des centaines d’affaire de drogue que beaucoup de joueur consomment, comme partout dans les États-Unis à cette période. On en vient à un point où les matchs ne sont plus diffusés en direct et on se questionne même quant à l’avenir de la ligue. Alors pourquoi cette rivalité est importante ? Dans un premier temps, ce duel permet de refonder une rivalité fondatrice de la NBA : Lakers vs Celtics. De 1980 à 1989 au moins une des deux équipes est toujours en finale, si ce n ‘est les deux. Et sur la même période Larry et Magic se partagent 6 titres de MVP. Cette domination créer une véritable effervescence dans le monde du sport. Tout le monde veut voir qui aura le dernier mot, lequel des deux gagnera le plus de titres, lequel poussera l’histoire le plus loin. Les deux étants des athlètes exceptionnels sur comme en dehors des terrains la NBA retrouve une image de plus en plus saine. La NBA explose donc devant les duels de ses deux poulains et l’intérêt général revient, la ligue commence même à s’ouvrir au monde. Et c’est là qu’on comprend l’importance de ces deux hommes. Cette rivalité va permettre de faire exploser le basket et va favoriser l’avènement international de Michael Jordan. En effet, ce dernier prend la relève des deux monstres et profite de cette effervescence pour pousser le basket encore plus loin ( d’un point de vue sportif comme géographique finalement ). Sans cette rivalité la NBA d’aujourd’hui n’aurait peut être jamais existé, 5 majeur dans son édition hors-série sur les plus grands versus de l’histoire en parle comme « le duel fondateur ».
Pour conclure sur Larry laissons Magic parler : « there will never ever ever be another Larry Bird » ( il n’y aura plus jamais un autre Larry )
