Interview – Tiago Danieli, auteur du manga basket “The Player”

“La clé au final, c’est d’être passionné. Si ce projet est ce qui te rend heureux de te réveiller chaque jour, il faut le réaliser !” 


Nous avons eu le plaisir de recevoir Tiago Danieli, qui nous a parlé de son manga sur le basket, “The Player”.

Dunkiin : Salut Tiago, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs?

Tiago : Salut, moi je m’appelle Tiago Danieli, j’ai 22 ans, je suis auteur / Illustrateur indépendant et fan des Wizards!

D : D’où vous vient votre passion pour la NBA?

Tiago : De base, je suis un grand fan de sport en général. J’aime les valeurs qui sont représentées et c’est toujours kiffant de voir des athlètes de haut-niveau performer. Pour la NBA, ça a été assez tardif. J’étais avant ça un gros fan de Foot US et de la WWE, puis petit à petit, je me suis tourné un peu par hasard vers les autres sports « américains », et là j’ai découvert la NBA. Je me suis offert un NBA2k durant la même période, et au fur et à mesure, j’ai fini par tomber amoureux du sport et de la ligue.

D : Qui ne tombe pas amoureux de la grande ligue ? Vous dessinez depuis toujours ? Et toujours dans l’univers du manga ?

Tiago : Ceux qui ne l’ont pas encore découverte ! Je dessinais avant de savoir marcher, mais j’étais nul hein. J’ai d’ailleurs beaucoup de choses à apprendre encore aujourd’hui. A l’époque, je gribouillais sans trop de sens. Mais depuis que j’ai 6 ans, je rêve de pouvoir bosser dans ce milieu (même si je ne savais pas forcément comment ça marchait). Depuis que j’ai pris le dessin au sérieux, oui j’ai toujours été dans le manga, en tant qu’auteur mais aussi en tant que lecteur.

D : Un ou deux mangas favoris ? Et comment vous est venue l’idée d’écrire “The Player” ?

Tiago : Bien plus qu’un ou deux! (Rires) Dragon Ball, parce que tout a commencé avec cette œuvre; Death Note, pour la baffe scénaristique et graphique que je m’étais prise quand j’étais gamin. Mais je pourrais en citer bien plus, ce n’est pas pour rien que je n’ai plus de place pour ranger mes mangas (rires).

Depuis que je suis tout petit, j’écris et dessine des « mangas » de sport, sur le football par exemple, mais aussi sur des sports que j’avais moi même créé. Un jour, j’ai décidé d’envoyer mes travaux à un éditeur et je me suis tourné vers une histoire courte de basket. Le concept de la MBA, présente dans “The Player” était né. Une cinquantaine de pages et quelques mois plus tard, j’ai reçu une réponse négative de l’éditeur. J’ai réalisé un autre projet avant de recevoir cette réponse juste pour m’entraîner. Et quelques semaines après ce refus, j’ai rencontré une éditrice qui avait l’air tentée par l’idée d’avoir un manga de sport dans son catalogue. Alors j’ai retravaillé le projet, j’ai eu des rendez-vous éditoriaux avec elle et tout se passait bien. Puis, du jour au lendemain, je n’avais plus de nouvelles, alors j’ai décidé de le faire à ma maniè. J’ai lancé “The Player” de mon côté, ce qui en fait donc mon troisième « manga » de basket, réalisé quasiment à la suite. J’avais envie de raconter quelque chose de différent des autres mangas de sports, qui sont trop souvent axés sur des collégiens ou des lycéens. Je voulais faire une œuvre qui traite du sport professionnel plus en profondeur.

Merci à Tiago pour la photo !

D : Je vois, vous vous  êtes battu pour votre projet, c’est super ! Parlons maintenant de “The Player : qui est le héros Damon Law pour vous ? A quel joueur de NBA serait-il comparable?

Tiago : Oui, je pense qu’il faut parfois y aller au culot. Ce n’est pas toujours évident mais aujourd’hui je suis fier d’avoir pu boucler ce premier tome !

Damon serait une sorte de mix entre différents joueurs NBA. Il a 19 ans dans ce premier volume. Il est rookie et premier choix de la draft. Il faut le voir comme un LeBron [James] lorsqu’il était rookie ou un Luka Doncic. Il domine non seulement par son physique mais aussi par son intelligence de jeu.

D : Il est très prometteur pour sûr, peut-on aussi dire qu’il est un peu prétentieux malgré toutes ses qualités ?

Tiago : Prétentieux n’est peut être pas le terme exact (même s’il donne facilement cette impression). Disons surtout qu’il connaît sa véritable valeur. Il a conscience d’être réellement dominant sur les parquets. Il est bon de rappeler qu’il n’a pas connu une seule défaite lors de sa carrière lycéenne et universitaire. C’est plus simple d’être confiant dans ces circonstances. Mais cela ne l’empêche pas d’être capable de faire preuve de respect envers certains de ses rivaux. Il est vrai qu’il n’est pas du genre à se retenir quand il doit dire ce qu’il pense, que ce soit à ses camarades ou à ses adversaires. On verra comment son caractère évoluera au fur et à mesure de sa carrière en MBA (rires).

D : D’accord, il adore la gagne (rires). En parlant de MBA, tu as créé tout un univers super intéressant dans ce premier tome, un élargissement de celui-ci est-il prévu dans la suite du manga ?

Tiago : Tout-à-fait, son objectif est de gagner, c’est un compétiteur ! Bien sûr, le premier tome est une sorte d’exhibition de basket, avec les différents matchs présents. L’histoire se focalise essentiellement sur Damon et son équipe qui essaient de décrocher une place en playoffs pour la première fois de l’histoire de la franchise. Lorsque ces enjeux arriveront, bien plus de développement sera possible.

D : D’accord, on a hâte d’en savoir plus. Tu remercie beaucoup nos confrères de TrashTalk, qu’est-ce qu’ils t’ont apporté ?

Tiago : Suite à mes deux échecs consécutifs avec les éditeurs dont j’ai fait mention plus haut, j’ai tout simplement envoyé une partie de ces travaux qui m’ont étés refusés à TrashTalk, un peu en mode « si le manga ne veut pas de moi, le basket me voudra peut-être ». Au final, Bastien [de TrashTalk] m’a rapidement répondu et on s’est rencontré peu de temps après, dans l’optique de créer un projet cool et d’avoir le soutien de toute l’équipe. C’est grâce à eux si j’ai eu la motivation de faire un tome de 200 pages. C’est aussi grâce à eux que je fais maintenant partie de la communauté NBA francophone. J’ai aussi eu la chance de travailler sur d’autres projets portés sur la NBA avec eux ou d’autres membres. C’est un honneur et un vrai bonheur d’avoir / de pouvoir contribuer à ma manière, pour la NBA et le basket en France.

D : On a vraiment une très belle communauté NBA en France, en partie grâce à eux. Avez-vous des conseils pour les personnes comme vous, qui souhaiteraient se lancer dans un projet important tel que “The Player” ?

Tiago : Très clairement, il y a beaucoup d’amour et de soutien dans les messages que je reçois et ça fait du bien, quand on pratique un boulot aussi solitaire et dépendant des autres à la fois. Se sentir soutenu, c’est une des clés pour être serein.

D’abord, ne pas le faire sur un coup de tête, parce qu’une fois que c’est lancé, faut y aller jusqu’au bout ! Ce serait dommage de se rendre compte au bout du deuxième mois, que ça te fais chier de travailler dessus. Après une fois que tu sais nager, je pense que tu peux plonger sans trop de soucis ! La clé au final, c’est d’être passionné. Si ce projet est ce qui te rend heureux de te réveiller chaque jour, il faut le réaliser !

D ; Dunkiin est axé sur la culture NBA, comment vivez-vous la culture NBA en France ?

Tiago : Il n’y a pas un jour qui passe sans que j’aie des Infos sur la NBA. Je joue aussi très régulièrement à 2K aujourd’hui encore. De nos jours, la NBA est devenue bien plus accessible qu’il y a quelques années, il faut en profiter. Bon, j’avoue que quand je croise un mec qui porte le maillot de LeBron, j’évite de lui adresser la parole, ça pourrait très bien être quelqu’un qui aime juste le maillot et sur Paris, il y en a plus qu’on ne le croit. (Je pense notamment à ceux qui s’habillent n’importe comment avec une casquette des Bulls, un sweat des Warriors et un jogging des Cavs.)

D ; Les Momo Henni de la NBA ! Pour terminer, pouvez-vous nous donner votre cinq majeur All-time dans la réalité et dans “The Player” ?

Tiago : All-time de cœur ou que celui que je pense être le plus dominant ? Toutes époques confondues ?

D : Cinq majeur de coeur évidemment, et oui, de toutes les époques.

T : Poste 1 : Gilbert Arenas

Poste 2 : Michael Jordan

Poste 3 : LeBron James

Poste 4 : Tim Duncan

Poste 5 : Shaquille O’Neal

Comment ça, il y a un intru ? (rires)

Pour “The Player”, je citerais bien des personnages qui ne sont pas encore apparu, mais ça risque d’être compliqué et ça ne parlera à personne. Alors voilà mon Top 5 All-time du Tome 1 (rires) :

Poste 1 : Joe Rivers

Poste 2 : Frank Spitzer

Poste 3 : Ray Warren

Poste 4 : Isaac Blue

Poste 5 : Lowell House

On a ici l’équipe qui serait la plus talentueuse et qui marcherait le mieux. Et oui, Damon n’a pas encore fait ses preuves comparé à son rival et ancien MVP [Ray Warren] (rires).

D : Merci pour tout Tiago et bonne chance pour la suite de l’aventure “The Player”

Tiago : Merci à toi !

Nous remercions encore Tiago Danieli pour cette interview.

N’hésitez pas à vous procurer le Tome 1 de “The Player” ici : http://www.lulu.com/shop/tiago-danieli/the-player-tome-1/paperback/product-24147047.html

Pour les indécis, tout ce que vous devez et voulez savoir sur le manga est ici, dans notre review du premier volume de “The Player” : https://dunkiin.com/2019/06/27/the-player-tome-1/

Et pour terminer, nous vous annonçons qu’un jeu concours sera lancé sur Twitter et vous permettra de remporter le premier tome de “The Player” de Tiago Danieli. 

Stay tuned.

Pablo Muller

Once a Knicks, Always a Knicks

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